mercredi 13 juillet 2011

Georges Perec

"Les journaux parlent de tout, sauf du journalier. Les journaux m’ennuient, ils ne m’apprennent rien ; ce qu’ils racontent ne me concerne pas, ne m’interroge pas et ne répond pas davantage aux questions que je pose ou que je voudrais poser.

Ce qui se passe vraiment, ce que nous vivons, le reste, tout le reste, où est il ? Ce qui se passe chaque jour et qui revient chaque jour, le banal, le quotidien, I’évident, le commun, l’ordinaire, l’infra-ordinaire, le bruit de fond, I’habituel, comment en rendre compte, comment l’interroger, comment le décrire ?

Interroger l’habituel. Mais justement, nous y sommes habitués. Nous ne l’interrogeons pas, il ne nous interroge pas, il semble ne pas faire problème, nous le vivons sans y penser, comme s’il ne véhiculait ni question ni réponse, comme s’il n’était porteur d’aucune information. Ce n’est même plus du conditionnement, c’est de l’anesthésie. Nous dormons notre vie d’un sommeil sans rêves. Mais où est-elle, notre vie ? Où est notre corps ? Où est notre espace ?"

Georges Perec, L'infra-ordinaire ("Approches de quoi ?")



Espèces d’espaces
, 3 brefs extraits.
Georges Perec, "Notes sur ce que je cherche" (remue.net)

Michel Lussault, "Perec géographe ? Visite de l’écrivain depuis les questions d’espace et topologies" (remue.net)

Anne Roche, "Habiter l’inhabituel".

Alexandre E. Dauge-Roth, "Perec et Maspero : lectures de la banlieue comme lectures du quotidien".

Manet van Montfrans, "Georges Perec: visite au cabinet du falsificateur".

Petit guide du Perec virtuel : études, liens, repères. (remue.net)

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